Archives de la catégorie ‘Le Lycée de Toulouse-Auzeville de CASTANET TOLOSAN (31).’

 

Sur le Harcèlement Moral Hiérarchique, le plus gros syndicat enseignant, le SNES-FSU dispose de nombreuses données chiffrées. Mais il est extrêmement rare qu’il en communique. D’ordinaire, les représentants du SNES se retranchent derrière un soit-disant… « secret professionnel » (sic) pour ne pas révéler l’ampleur de ces chiffres qui pourraient, si les médias ou le grand public en prenaient conscience, être extrêmement gênants, y compris pour les syndicalistes qui collaborent au système sans moufter, depuis des dizaines d’années.

Faites le test : contactez les enseignants déchargés de cours qui jouent à la belote dans votre section académique du SNES et demandez-leur combien d’enseignants sont passés en Commission Disciplinaire dans l’académie, ces cinq dernières années, dans des affaires montées de toute pièce par leur hiérarchie. Ils ne vous donneront pas les chiffres. Demandez-leur combien ils ont reçu cette semaine d’appels d’enseignants malmenés par leur hiérarchie. « Secret professionnel ». Demandez-leur combien de dossiers de Harcèlement Moral Hiérarchique ils traitent en ce moment. Ils vous diront aucun. Quand des syndicats bien moins représentatifs vous annonceront quinze, vingt, trente dossiers en cours…   

Exception que nous jugeons bienvenue :  le décompte mené en 2011 en Midi Pyrénées, suite à une « fuite » du syndicat révélée par un article du journaliste Bruno VINCENS. Malheureusement ce chiffrage se limite aux seuls lycées agricoles. Quoi que modeste, c’est déjà un bel effort de transparence, dont devraient s’inspirer tous les secrétaires académiques du SNES, s’il en est d’honnêtes…

En parler, c’est bien. Mais ce n’est qu’une première étape. Agir, c’est mieux. Et là, quand il faudrait agir… plus personne au SNES-FSU ! Volonté de ne pas froisser les chefs d’établissements du SNUPDEN-FSU adhérents de la même fédération syndicale la FSU ? Souci de ne pas peiner les copains du Rectorat ? Peur de ne pas recevoir les palmes académiques ? Ou crainte de perdre certains avantages personnels, plus ou moins officiels et légaux ?  Chut ! C’est l’Omerta au SNES, comme au Rectorat…

Jeanne, Marie, et Philippe

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Ci-dessous article de Bruno VINCENS, 12 juillet 2011, L’Humanité.

http://www.humanite.fr/11_07_2011-dans-ces-lyc%C3%A9es-agricoles-o%C3%B9-prolif%C3%A8re-la-souffrance-476193

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Société

Dans ces lycées agricoles où prolifère la souffrance

 

Bruno Vincens
Mardi, 12 Juillet, 2011
L’Humanité
Selon la FSU, pas moins de onze cas de harcèlement ont été répertoriés dans l’enseignement agricole de Midi-Pyrénées depuis quatre ans. Méthodes de gestion agressives et passivité de l’administration expliquent cette étrange épidémie. Toulouse, correspondance.

Un formateur brutalement atteint de troubles psychiatriques et qui tient des propos incohérents ; une collègue qui parle de mettre fin à ses jours ; un agent administratif qui effectue un séjour en hôpital psychiatrique… L’enseignement agricole public en Midi-Pyrénées a connu, ces quatre dernières années, onze cas de harcèlement, selon le décompte du syndicat Snetap-FSU. Avec, à chaque fois, des conséquences désastreuses pour les personnes concernées.

 Vers un management privé, très mal vécu…

Ces cas de harcèlement et de souffrance au travail interviennent dans un contexte de baisse des effectifs et de surcharge de tâches à accomplir. Ils se produisent aussi alors qu’on assiste à une individualisation du travail. « Les méthodes de gestion de l’enseignement agricole s’inspirent de plus en plus du management privé et c’est mal vécu, constate Olivier Gautié, secrétaire régional du Snetap-FSU. Des collègues ne trouvent plus de sens à leur travail. » Une partie de la rémunération, sous forme de prime de fonction et de résultat (PFR), est même variable pour certaines catégories de personnels.

L’embauche d’agents contractuels relève des proviseurs de lycée, qui tendent à devenir des chefs d’entreprise. « Pour obtenir un CDI, il faut accumuler six ans de CDD au même poste », ajoute Olivier Gautié. Les proviseurs disposent donc de moyens de pression et quelques-uns l’ont bien compris. Le Snetap-FSU n’a pu obtenir de l’administration les statistiques sur les arrêts maladie, mais il a pu déterminer qu’au lycée d’Auzeville, en banlieue toulousaine, 25 % des agents n’étaient pas en mesure de travailler en mars dernier. Le syndicat constate toujours plus de stress et de fatigue parmi les personnels, le harcèlement étant la forme la plus élevée de souffrance au travail.

Au lycée de Lavaur (Tarn), un formateur a ainsi vu son casier professionnel fracturé. Le plus souvent, toutefois, « le harcèlement est quotidien et difficile à prouver », affirme une femme qui en a été victime.

Une cellule de veille en veilleuse

La région Midi-Pyrénées, peut-être plus qu’ailleurs, est concernée par ces situations car la direction régionale de l’agriculture et de la forêt s’est lentement hâtée de s’attaquer au problème. Une cellule de veille, qui permettrait aux agents en souffrance de s’exprimer, a été créée il y a six mois mais, selon le Snetap-FSU, elle n’est toujours pas entrée en service.

La pénurie de profs confirmée

Les résultats des concours d’enseignants confirment les craintes des syndicats. Dans plusieurs disciplines, le nombre d’admis au Capes est bien inférieur au nombre de postes ouverts : en anglais (658 admis pour 790 postes), en lettres classiques (77 pour 185), en lettres modernes (645 pour 1 011) ou encore en mathématiques (575 pour 950). Le Snes y voit la conséquence d’un « sous-recrutement chronique, de l’absence de prérecrutements et de la dégradation des conditions d’entrée dans le métier ». Le syndicat réclame l’admission d’autant de candidats qu’il y a de postes ouverts.

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Ci-dessus article de Bruno VINCENS, 12 juillet 2011, L’Humanité.

http://www.humanite.fr/11_07_2011-dans-ces-lyc%C3%A9es-agricoles-o%C3%B9-prolif%C3%A8re-la-souffrance-476193

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