« OMERTA AU RECTORAT »

Ce blog est entièrement dédié à toutes les victimes des différentes formes de harcèlement moral commises par les petits chefs et les médiocres qui gangrènent l’Education Nationale.

Si ce blog venait à déplaire à quelqu’un, nous lui conseillerions – plutôt que de tenter de nous censurer – de contribuer à réparer les dégâts commis sciemment par certains chefs d’établissement et d’assister sans plus tarder leurs victimes. En commençant par les écouter et les reconnaître en tant que telles. Puis en les rétablissant dans leur honneur et dans leurs droits.

Pour les copains, les coquins et les complices des bourreaux qui agissent en totale impunité et avec le soutien silencieux de l’Armada de l’Administration, la tentation est forte de faire passer leurs victimes pour des personnes fragiles, tarées, droguées, démentes, déviantes, différentes, délirantes, décalées, désaxées, alcooliques, hystériques, paranoïaques, schizophréniques ou manipulatrices. La tentation est forte de vouloir les présenter – la manœuvre est habile – comme de banales victimes de la trop fameuse « souffrance au travail ». La tentation est forte d’inverser les rôles, de retourner les responsabilités, ou de renvoyer au cercle du privé, du personnel voire de l’intime, l’origine et les causes des dégâts commis sur leurs lieux de travail par quelques fonctionnaires arrivistes et cyniques. La tentation est forte de minorer les faits et les chiffres. Pas de vagues ! Mais les faits sont là. Les faits sont têtus. Les documents existent, qui montrent ce que l’Education Nationale cherche à étouffer. S’il faut publier ces documents, ils seront publiés. Ici ou ailleurs. Aujourd’hui ou demain. Ce blog n’est pas un travail de journalistes mais il constitue un relais, une caisse de résonnance, et une sonnerie d’alerte qui saura se faire entendre. Ce blog relaiera des informations concernant des situations dont l’administration de l’Education Nationale aimerait que l’on ne parle pas.

 

Les victimes sont oubliées. Les victimes sont ignorées. Les victimes sont sacrifiées. Les victimes se taisent … jusqu’à ce que la parole se libère. Jusqu’à ce qu’on ne puisse plus couvrir, plus cacher, plus ignorer que leur bourreau a un nom, un visage, un salaire confortable, un poste à responsabilités, oui, de lourdes responsabilités mais … aucun remords. C’est un chef d’établissement. C’est un principal de collège. C’est un proviseur de lycée. Peut-être pensera-t-on qu’il a potentiellement du sang sur les mains ? Comme toutes celles et tous ceux – bons apôtres, imposteurs, parasites, hauts fonctionnaires planqués, inspecteurs dévoyés, chefs d’établissement incapables, adjoints frileux, CPE flemmards, enseignants carriéristes, pseudo médiateurs institutionnels, syndicalistes de mèche, parents égarés, menteurs et délateurs de tous poils … – qui couvrent ou protègent ces individus et leurs actions : ont-ils du sang sur les mains, potentiellement, nous demande-t-on souvent ? Nous ne trancherons pas cette question, mais tâcherons d’exposer des faits précis et de les mettre en perspective, afin que chacun puisse s’il le souhaite s’informer plus avant et juger librement. D’autant que oui, il existe aussi des justes, des personnes qualifiées, engagées, des hauts fonctionnaires qui s’exposent, des inspecteurs consciencieux, des chefs d’établissement formidables, des adjoints chaleureux, des CPE bosseurs, des enseignants désintéressés, des gens de dialogue, quelques syndicalistes honnêtes et beaucoup de parents extraordinaires.

Les harceleurs s’abritent. Les harceleurs se protègent. Les harceleurs se cachent derrière un « système », une logique, des obligations, le devoir de réserve, l’obéissance aveugle ou une fatalité. Les harceleurs mentent, trichent, truquent, manipulent, jouent de mille instrumentalisations, ils se servent, desservent, jouissent et profitent. Mais chacune, chacun, individuellement, a une responsabilité. Chacune et chacun de tous ceux qui acceptent l’inacceptable, participent à différentes formes d’acharnement, ou les couvrent, parfois en détournant simplement le regard : tous ceux-là portent leur part de responsabilité.

 

Nous parlerons ici de faits dont l’Education Nationale n’aime pas que l’on parle. Diable, il y a de quoi faire ! Notre axe de prédilection : le HARCELEMENT MORAL SUBI PAR LES ENSEIGNANTS. C’est ici, sur ce blog, « OMERTA AU RECTORAT ». C’est ici, à un très modeste niveau. C’est ici, bien humblement. C’est ici, à une toute petite échelle, notre simple contribution. Et c’est ailleurs, sur le net, sur les écrans, dans la presse, c’est dans l’air du temps, et ce sera demain dans les conversations et dans les esprits, par le relais de tel ou tel lanceur d’alertes. C’est ici et ce sera ailleurs, jour après jour, petit à petit, pas à pas. Jusqu’à ce que soit brisée l’omerta. Banzaï !!!

 

Marie, Jeanne et Philippe.

commentaires
  1. Jean dit :

    Pjour
    Vous pouvez rajouter le College CES Henri Wallon à ***. Des élèves y font la loi et leur principal *** abandonne ses professeurs et renvoie ses contractuels détruits au rectorat qui les licencient. Ensuite les professeurs y souffrent en silence : jamais de sanctions, peu de conseils de disc. Et surtout les professeurs subissent une maltraitance quotidienne, des élèves filles et garçons sont victimes d’attouchemfnts de d’autres élèves, les plaintes sont étouffées et les élèves traumatisés à vie.la loi du silence. Un principal et une adjointe *** incompétents et souvent racistes (certains élèves seraient étonnement blancs pour leur nom de famille !) un College des pires dans l’Essonne ou le tabou et les mauvais traitements sont banalisés. À vomir..,

  2. Secrétaire en burnout...et ça recommence ! dit :

    Dois dénoncer et comment ?
    Qu’est ce que risque ?

    Bonjour,

    Je suis secrétaire dans un établissement scolaire et j’ai fait un Burnout il y 4 ans.

    Je n’ai eu que 10 mois d’arrêt (et oui c’est peu) parce que j’ai réussi à me soigner sans médicaments (sophrologie, Cure, psychologue et psychiatre) et surtout parceque j’ai choisit LA FUITE…la médecine du travail à reconnu mon arrêt en longue maladie mais je n’ai pas voulu faire de « dossier » pour harcèlement car j’étais épuisée pour ces mois de bataille.

    Aujourd’hui j’ai changé à nouveau d’établissement pour tout quitter en recommencer dans un autre ville, nouvelle maison, etc C’était vital pour me reconstruire…pourtant…

    Ça recommence…j’ai à nouveau un chef terrible, qui ne sait pas parler sans hurler ou claquer les portes, qui m’ignore durant des semaines, et se met à me poursuivre de reproches incessants durant des jours, puis plus rien, ….qui m’humilie devant mes collègues, me donne ordres et contre-ordres…je suis affectée à un poste de comptable …il n’a pas souhaité m’inscrire à la formation des nouvellement nommés en agence comptable, jugeant que je me débrouillerai bien toute seule au vu de mon parcours…
    Lorsque je le sollicite il me répond « Qu’est ce qui il y a encore » en beuglant….c’est devenu insupportable pour moi qui suit encore fragile…
    Des suite de mon burnout je suis devenue moins tolérante au stress, ici j’ai une pression terrible car ma charge de travail est importante…comme je m’en suis très bien sorti l’an passé il m’en a rajouté cette année et je n’y arrive plus…

    Cependant on ne peut pas parler de harcèlement…je dirais plutôt de l’acharnement…qu’en pensez-vous ?
    Elle profite de ma fragilité et de mon côté battante pour me charger.

    Par ailleurs elle agit différemment avec un nouvelle collègue qui vient d’arriver en ne lui confiant aucun dossier (parce qu’elle ne l’aime pas et à jugé qu’on ne pouvait pas lui faire confiance !),

    Cette dernière occupe un bureau sans travail ou presque…ma chef donne les tâches de cette collègue catégorie A ou un contractuelle (je n’ai rien contre cette personne…mais c’est incroyable non !

    J’ai fini à force d’épuisement émotionnel, et après avoir une énième fois fondue en sanglots, par avoir envie un midi de mettre ma voiture à fond contre un mur….c’est mon mari et mes enfants qui m’ont permis d’y renoncé….

    Je me suis retrouvée un midi, seule dans mon bureau, tous mes collègues avaient été témoins et pour certains y avait pris part, …mais tout le monde est parti manger…en me laissant seule dans mon bureau,….j’ai craqué…

    Depuis je suis en arrêt…je suis épuisée, effondrée, j’aime mon travail…je ne sais plus quoi faire…

    DOIS-JE ALERTER LES SERVICES DU RECTORAT ?
    Que feront-ils ?
    QU’EST CE QUE JE RISQUE ????

    IL y a un antécédant dans ce service, beaucoup de turn over mais se sera ma parole contre la sienne mais j’espère qu’une enquête pourrai être menée auprès des collègues, tous ne parleront pas mais….qu’en pensez-vous ???

    Merci pour vos conseils…votre avis…vos retours d’expériences….

  3. Nath' sans gosse dit :

    http://www.lavenirdelartois.fr/a-la-une/bethune-la-disparition-tragique-d-un-professeur-d-eps-ia672b0n164932#les-reactions

    L’Avenir de l’Artois > A la Une
    Béthune : la disparition tragique d’un professeur d’EPS

    Publié le 24/03/2016

    L’Avenir de l’Artois

    Au collège Sainte-Famille où il exerçait, on affiche un étonnement. Le communiqué officiel évoque même « un décès accidentel », sans rapport avec l’établissement
    Alexandre était un héros décoré. En 2012, le professeur avait plongé dans la Scarpe pour sauver une femme et son chien de la noyade.

    Je reçois des coups de fil de toutes parts, d’Arras et de Saint-Pol-sur-Mer, où il a exercé. Tous me décrivent Alexandre comme un enseignant admirable. Mais cela ne me le fera pas revenir », déplore sa maman. À Rœux, mercredi 16 mars, Alexandre Stackowiak, professeur d’EPS, s’est jeté sous le TGV lancé à 120km/h : le quadragénaire est mort sur le coup.

    http://www.lavenirdelartois.fr/a-la-une/bethune-la-disparition-tragique-d-un-professeur-d-eps-ia672b0n164932#les-reactions

  4. Omar dit :

    Le Grand-Quevilly
    Grève illimitée dans un collège, près de Rouen. Le personnel « en souffrance »
    Des personnels du collège Branly, au Grand-Quevilly, lancent un appel à la grève illimitée, à partir de lundi 9 mai 2016. En cause : une « grande souffrance au travail ».

    Mise à jour : 09/05/2016 à 15:54 par Fabien Massin

    Un nouveau mouvement de grève est prévu, au collège Branly, au Grand-Quevilly, comme ici au mois de février 2016. (DR)
    Un nouveau mouvement de grève est prévu, au collège Branly, au Grand-Quevilly, près de Rouen (Seine-Maritime), comme ici au mois de février 2016. (DR)

    La situation est toujours tendue, au collège Branly, au Grand-Quevilly, près de Rouen (Seine-Maritime). Un nouvel appel à la grève a été lancé, pour une durée « illimitée », à partir du lundi 9 mai 2016. Il s’agit du troisième, après les mouvements de décembre 2015 et de février 2016. Dans le viseur d’une partie du personnel, enseignant et non enseignant, toujours « les méthodes de management agressives », qui « génèrent une grande souffrance au travail ». En conséquence, ils demandent un « changement de direction dans les plus brefs délais.»

    › Lire aussi: Grève au collège Branly, au Grand-Quevilly, le Rectorat établit un diagnostic
    « Le personnel mobilisé est déterminé à ne plus se laisser maltraiter »

    Une collègue en arrêt de travail depuis début décembre, de nombreux arrêts de travail en mars et avril, suite directe de ce management agressif, brutal et autoritaire qui se poursuit, en sont la preuve, indiquent les personnels en colère, dans un communiqué. Le personnel mobilisé est déterminé à ne plus se laisser maltraiter et à mettre un terme aux agissements de la direction. Le personnel mobilisé considère que de telles méthodes n’ont pas leur place dans un établissement du service public, ni ailleurs.

    Mardi 10 mai 2016, un rassemblement est prévu, à 12h30, devant le collège, « avec le soutien des parents, des collègues de la rive gauche, des syndicats etc. », espèrent les grévistes. En janvier 2016, un droit d’alerte a été déposé au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de l’académie de Rouen. Interrogé par Normandie-actu, en février 2016, le Rectorat rapportait : « Une délégation de représentants a été reçue au rectorat le 15 janvier dernier. Lors de cette audience, les personnels ont exprimé les difficultés qu’ils éprouvaient. Soucieuse de mieux comprendre cette situation, l’académie de Rouen, a, dès le moment de cette audience, proposé qu’une analyse précise soit réalisée et qu’un diagnostic puisse être établi. »
    « Une première victoire »

    Grâce à cette mobilisation, le personnel mobilisé a remporté une première victoire fin mars, reconnaissent les personnels : deux postes d’enseignants, menacés par pure répression syndicale, investis dans ce conflit, ont été finalement maintenus par l’Inspection académique.

    Pas suffisant toutefois, selon personnels grévistes, pour régler complètement la situation.
    Pas l’unanimité

    À noter par ailleurs que le mouvement s’englobe pas tous les personnels, des agents faisant entendre un autre son de cloche. L’un d’eux témoigne :

    Les revendications veulent exprimer une grande souffrance au travail. Le terme est lâché. Attention à ne pas déraper et que cet appel à la grève ne provoque pas elle-même une souffrance inutile au travail, à leurs collègues, en nuisant au bon fonctionnement du collège. Les otages de cette action :
    1. Les élèves dont le suivi des cours devient incertain par l’absence des professeurs qui se sentent concernés par cet appel à la grève.
    2. Les parents qui s’inquiètent des mesures d’accueil et d’encadrement des élèves dont les cours ne se trouvent pas assurés.
    3. Les agents de la vie scolaire qui doivent gérer le flux des élèves avec leurs emplois du temps perturbés.
    4. Les administratifs qui subissent en contre coup cette ingérence intrusive dans l’organisation de leur travail au sein de l’établissement.

    Plus d’informations à venir sur Normandie-actu.

  5. Antoine Koikykan dit :

    Une justice qui ne rend pas la justice, un internement d’office du fait d’un psychiatre qui reconnaît avoir subi des pressions : dans l’indifférence générale, c’est le quotidien pour quantités d’enseignants dénonçant le harcèlement moral qu’ils subissent de leur hiérarchie locale. Omerta, omerta, omerta… Silence ! le SNES et l’UNSA vous ordonnent de vous taire. Sinon… c’est la répression : vous aussi vous serez interné(e), ou condamné par un juge voisin de Loge de fonctionnaires de l’éducation nationale. Silence ! Pour faire taire un enseignant qui dérange, les braves gens osent tout.

    Bientôt, une médiatisation d’un cas emblématique de cette omerta et de cette répression totalitaire ?

    Antoine Koikykan

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    http://www.liberation.fr/france/2016/06/02/interne-d-office-maitre-ripert-denonce-un-traitement-inhumain_1456909?xtor=EPR-450206&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=quot

    A la barre

    Interné d’office, maître Ripert dénonce un «traitement inhumain»

    Par François Carrel, de notre correspondant à Grenoble — 2 juin 2016 à 20:03

    L’avocat Bernard Ripert avant son audience au palais de justice de Grenoble le 2 juin.

    L’avocat Bernard Ripert avant son audience au palais de justice de Grenoble le 2 juin. Photo Pablo Chignard. Hans Lucas pour Libération

    L’audience de l’avocat historique d’Action directe, jugé pour manquements à la déontologie à Grenoble, a tourné au procès de la cour elle-même.

    Interné d’office, maître Ripert dénonce un «traitement inhumain»

    Cette audience de la cour d’appel de Grenoble restera dans les annales. Ce jeudi, elle devait examiner sur le fond les poursuites disciplinaires engagées contre l’avocat du barreau de Grenoble, Bernard Ripert, 65 ans, avocat historique d’Action directe et adepte de la défense «de rupture», virulente et provocatrice ? Elle a tourné au procès de la cour elle-même et de ses magistrats. Suspendu provisoirement par cette même cour d’appel le mois dernier, après que le conseil régional de l’ordre l’a pourtant relaxé des manquements qui lui sont reprochés, Bernard Ripert l’affirme : il risque à l’issue de ce procès d’être radié définitivement.

    Dans la salle d’audience, près de 50 avocats sont là, venus de toute la France, pour soutenir leur confrère et, pour certains, plaider pour sa défense. Dans le couloir, devant la petite salle d’audience bondée, près de 150 personnes sous pression sont massées, ne pouvant entrer, scandant «procès public !» Parmi eux, Jean-Marc Rouillan, venu «soutenir son avocat». Bernard Ripert fait son entrée, fendant la foule de ses confrères… en marchant à reculons. Sur sa robe d’avocat, il porte le triangle rouge utilisé par les nazis pour marquer les prisonniers politiques et les résistants. C’est le dos tourné à la cour, et à son premier président Beynel, qu’il prend la parole, d’une voix de stentor, évoquant les rocambolesques poursuites qu’il a subies la semaine dernière dans le cadre d’une procédure pour «intimidation envers un magistrat», l’un des membres de cette cour justement… «La raison pour laquelle je vous tourne le dos, c’est qu’il m’est interdit de regarder un magistrat plus de deux secondes. Pour l’avoir fait, j’ai été violemment arrêté chez moi, placé en garde à vue puis interné en hôpital psychiatrique, décision scandaleuse et abusive.»

    Le président l’assure de son «regard bienveillant, ouvert et attentif» et Ripert se retourne. Pendant deux heures et demie, il soumet la cour à un réquisitoire virulent et étayé, sans la moindre note, dénonçant les «graves irrégularités et illégalités» des procédures menées contre lui, demandant la récusation des magistrats de la cour et celle du procureur général de la cour d’appel, l’accusant d’avoir, «pour satisfaire son ego et son besoin de vengeance personnelle», poussé les magistrats de la cour d’appel à le suspendre alors même qu’une telle suspension n’est pas de leur ressort. Les dizaines de robes noires opinent du chef.

    «Acceptez d’ouvrir les yeux»

    Ripert dénonce «le harcèlement, les persécutions, les tortures psychologiques et le traitement inhumain» que le procureur général lui inflige. Il interroge la cour, après avoir dénoncé des «mensonges» et les «faux» du procureur contre lui : «Allez-vous encore le suivre lorsqu’il va vous demander ma radiation ? C’est lui qui doit être radié.» La foule massée dans le couloir est totalement silencieuse, à l’écoute du vieil avocat survolté.

    Ripert en vient au fond : «Que me reprochez-vous ? Pourquoi m’interdisez-vous d’exercer mon métier ? Ma manière de respecter la justice et ceux qui la rendent est de plaider la vérité. Je n’ai jamais triché avec les faits, avec les lois.» Tendant un doigt accusateur vers le procureur, il assène : «Acceptez d’ouvrir les yeux : celui-là a fait, à quelques jours de son départ en retraite, une affaire personnelle de ma radiation.» Evoquant l’épisode de son internement psychiatrique, il affirme : «La psychiatre qui m’a examiné […] m’a avoué avoir subi des pressions.»

    «Je demande le respect pour le procureur»

    Le président du Syndicat des avocats de France (SAF), Florian Borg, soutient ensuite ces demandes de récusation : «Bernard Ripert doit profiter d’une justice impartiale, or la partialité de votre juridiction est avérée, au vu de la suspension, de la garde à vue et de l’internement qu’il a subis. La cause dépasse son cas personnel, c’est la liberté de la défense que nous suivons ici.» Le procureur répond en quelques mots : «Je n’ai aucune inimitié envers Me Ripert, je demande le respect pour le procureur», avant de déclarer les demandes de récusation «irrecevables».

    Des soutiens à l’avocat Bernard Ripert devant la salle d’audience au palais de justice de Grenoble, le 02 juin.

    Des soutiens à l’avocat Bernard Ripert devant la salle d’audience au palais de justice de Grenoble, jeudi. Photo Pablo Chignard. Hans Lucas pour Libération

    Après une suspension de séance prolongée, la Cour annonce qu’elle rejette la récusation du procureur et qu’elle refuse de se prononcer sur sa propre récusation. Elle a remis par mail, la décision entre les mains de la Cour de cassation. Le ténor du barreau parisien, Me Levy, reprend alors la charge, plaidant le dépaysement de l’affaire : «Nous soupçonnons la cour d’appel de Grenoble d’être partiale», précise-t-il, pointant une «chaîne de décision et de responsabilités» qui a abouti à une situation qui «avilit l’institution judiciaire». Après avoir dénoncé à son tour l’illégalité de la suspension prononcée contre Ripert par cette cour et «l’infâme» traitement qui lui a été infligé pour un simple regard, il se fait solennel : «Toutes ces décisions concourent au même but : faire taire un avocat qui dérange, […] ce n’est pas un acte contre une personne, c’est un acte contre l’ensemble de ceux qui sont soumis à la justice. Il vous déplaît, monsieur le procureur, qu’un avocat trouble les audiences et gène le travail des magistrats ? Il n’a pourtant pas d’autre rôle… Nous ne sommes pas dans un régime totalitaire. Nous sommes ici pour vous exprimer notre indignation.»
    François Carrel de notre correspondant à Grenoble

  6. benere dit :

    Des professeurs racistes dans un lycée professionnel, c’est dingue le favoritisme et les relations de copinage entre le proviseur et certains enseignants.

  7. Anti bisounours dit :

    Re: A Vénissieux, la violence entre deux élèves, un «électrochoc» pour les adultes

    Message par Verdurette Aujourd’hui à 5:47
    Sans compter les lacunes éducatives familiales de certains … et la caution morale apportée par certaines familles aux déviances de leurs enfants.
    Dès le plus jeune âge.

    L’électrochoc, c’est pour moi d’avoir l’impression que c’est pour eux une découverte …
    Ca fait 20 ans maintenant que les élèves apprennent l’impunité dès la PS de maternelle.
    20 ans que, même si on fait une mince tentative de sanction dans les étroitissimes limites de nos possibilités, on se fait rentrer dedans par les parents, donnant ainsi raison aux enfants, notre propre hiérarchie donnant également systématiquement raison aux familles contre nous.
    Les personnels se font régulièrement insulter, agresser, par les élèves ou les parents, et on leur enjoint de faire profil bas !

    Et ça les étonne ?
    Non mais quelle mauvaise foi !!

    Et on va encore nous bassiner avec des parcours citoyens, des médiations, des trucs dégoulinant de bons sentiments …

    Non, je ne vais pas faire l’apologie des châtiments corporels, mais un peu de fermeté ne messiérait point

    Verdurette
    Niveau 8

    http://www.neoprofs.org/t102799-a-venissieux-la-violence-entre-deux-eleves-un-electrochoc-pour-les-adultes#3718139

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  8. dsfcj dit :

    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-ces-eleves-qui-supplient-qu-on-sanctionne-les-fauteurs-de-troubles-01-12-2016-2087080_1886.php?M_BT=1246277091415&m_i=NcWyhQATWVdvO1p%2BxeyAbgaU4RHl_9i2jpP4RrhRax70iKD9QByCKDE_X6ZlO69ZcbdDwOfzb_qi_2M5yVZ2VzQOEMzNNv#xtor=EPR-6-%5BNewsletter-Matinale%5D-20161201

    Brighelli – Ces élèves qui supplient qu’on sanctionne les fauteurs de troubles
    À Paimbœuf, des lycéens ont manifesté pour que ceux qui les empêchent de travailler soient sanctionnés. Mais le proviseur préfère « la bienveillance ».
    Par Jean-Paul Brighelli
    Publié le 01/12/2016 à 07:10 | Le Point.fr

    Quand prendra-t-on en considération l’intérêt du plus grand nombre — ceux qui veulent étudier, travailler, passer des examens, se donner les meilleures chances de réussite ? (Photo d’illustration.) © Frederic MAIGROT/REA

    De Paimbœuf, je connaissais surtout le phare — le seul situé nettement à l’intérieur des terres. Je ne connaissais pas le lycée professionnel Albert-Chassagne. Sa spécialité : la maintenance des autos et motos, les futurs techniciens de votre prochain contrôle technique se forment ici. Vendredi dernier, des élèves excédés ont demandé des sanctions contre ceux de leurs camarades qui les empêchent de travailler de façon sereine.
    Incroyable : les élèves veulent travailler !
    Telle que la relate Ouest-France, la scène est apparue surréaliste à bien des témoins. Hurlant des « Sanctions ! Sanctions ! », les futurs spécialistes des plaquettes de freins et des émissions de CO2 ont longuement protesté devant le bureau du proviseur (et non « de la proviseure », comme écrivent ceux qui ont décidé de ne plus parler français). « Ces lycéens de seconde, première et terminale sont en colère contre la direction de leur établissement. Ils l’estiment trop « laxiste » vis-à-vis de certains élèves qui, selon eux, « foutent le boxon ».
    « Ils ont fouillé dans le sac d’un enseignant, ont balancé ses clés. Ils lancent des bouts de gomme, des cailloux, des chaises en classe. Les toilettes ont été dégradées, tout comme une imprimante », énumèrent les élèves. Selon eux, deux classes sont particulièrement concernées par ces incivilités. « Mais c’est tout le lycée qui trinque quand ils ferment la cafétéria après des dégradations, constate cet adolescent. On demande que les fautifs soient sanctionnés. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. »
    Une direction pitoyable
    Et que répond le proviseur ? « Je fais mon travail. Ma conviction est que la réponse aux problèmes se fait par le dialogue et non en coupant des têtes. L’école doit être inclusive et bienveillante. »
    Madame le ministre, vite, appelez-la rue de Grenelle : elle est merveilleusement dans les clous, et sera à même de remplacer, pour les quelques mois qui vous restent, ceux de vos admirables conseillers qui se sont cherché — et trouvé — des points de chute dans la haute administration, où ils vont désormais pouvoir nuire sous un prochain gouvernement, qu’il soit de droite ou d’extrême droite. Cette dame est merveilleusement dans les clous d’un système qui a fait de la plus extrême mansuétude la clé de ces établissements d’enseignement devenus des bordels à la fois par le « boxon » qui y règne et par la tolérance dont font preuve les autorités.
    Sans oublier le désordre pédagogique insufflé par les Grands Nuisibles qui sévissent rue de Grenelle depuis trente ans.
    Oui, occupez-vous d’elle — on ne sait jamais ce que l’un ou l’autre de vos hypothétiques successeurs pourrait bien en faire. Nommez-la à la tête d’un ESPÉ, par exemple. Elle y enseignera l’amour du prochain, même quand ce prochain est un barbare.
    Tolérance zéro
    Les programmes Éducation des divers candidats sont à peine écrits — et ils sont perfectibles. Mais je les supplie de prendre enfin en considération l’intérêt du plus grand nombre — ceux qui veulent étudier, travailler, passer des examens, se donner les meilleures chances de réussite. Il faut en finir avec la racaille — leur consacrer l’un ou l’autre de ces internats, inaugurés sous le règne de Nicolas Sarkozy, où l’on regrouperait, avec assez d’adultes pour tenir ferme face à des brutes sans éducation, tout ce que le système, à force de laxisme, persiste à entretenir de petites frappes sanguinaires.
    Parce que c’est aux agresseurs de payer — pas aux victimes. Vingt-quatre heures avant l’incident de Paimbœuf, un élève de sixième scolarisé en internat au collège Marcelle-Pardé de Dijon a été agressé sexuellement par des « camarades » pendant la nuit — il n’y a donc pas de surveillant du soir dans cet établissement ? Sa mère a porté plainte, on a commencé par lui proposer d’inscrire son enfant ailleurs — ce qu’elle a justement refusé : « Ce n’est pas à lui d’être sanctionné », a-t-elle lancé. Les trois agresseurs, précise l’article des Dernières Nouvelles d’Alsace , encourent une exclusion de l’internat, voire du collège, provisoire ou définitive — et leur réinscription ailleurs, où ils plastronneront, tout fiers d’avoir frotté leurs parties génitales contre la bouche d’un gosse. C’est tout ? C’est tout !
    Alors, ça suffit. Nous confions nos enfants au système scolaire pour qu’il en revienne plus riche de savoirs — pas traumatisé à vie par des expériences non sollicitées, pas harcelé, pas racketté. Les agresseurs n’ont aucune excuse, et ils ne devraient bénéficier d’aucune circonstance atténuante.
    Encore six mois — ce sera long !

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